Dans le cadre du projet de recherche « Identité(s) et représentation(s) de Rome et de l’Italie au début et au milieu des périodes républicaines (VI ^e – III ^e s. av. J.-C.) », financé par le FNRS (Mandat d’Impulsion Scientifique , 2024-2027), la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres (FIAL) et l’Institut des Civilisations, Arts et Lettres (INCAL) de l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain, Louvain-la-Neuve, Belgique) lancent un appel à candidatures pour une bourse postdoctorale en études classiques .

Les candidats sont invités à envoyer leur candidature sous format électronique comprenant les documents suivants :

1. CV
2. Lettre de motivation
3. Une proposition de projet de recherche personnel pouvant être intégré au projet global (voir justification du projet ci-dessous) (max. 2 pages)
4. Copie du diplôme de doctorat et du rapport de soutenance, le cas échéant.
5. Coordonnées de deux arbitres.

La recherche peut être menée en anglais ou en français.

Justification globale du projet :

Titre :  Identité(s) et représentation(s) de Rome et de l’Italie au début et au milieu des périodes républicaines (VIe ^– IIIe ^siècles avant JC)

La période correspondant à ce que l’on appelle traditionnellement l’Italie préromaine est sans doute l’une des plus controversées de l’histoire ancienne de la péninsule. D’abord, en raison d’un certain manque d’informations directes et contemporaines, mais aussi parce que les sources littéraires qui nous renseignent, postérieures de plusieurs siècles aux événements relatés, nous ont légué un récit semé d’embûches et truffé d’interprétations, en où prévaut la vision façonnée d’une Rome impérialiste, prédestinée à imposer sa loi à toute l’Italie et au-delà. Une vision qui mérite certainement d’être nuancée, dans la lignée des recherches récentes. L’objectif du présent projet est de questionner le romanocentrisme dans les sources littéraires traitant de la période archaïque et d’explorer les voies pour sortir d’une conception dichotomique de l’identité et de la représentation de soi et des autres. Les grandes lignes du projet sont :

1/ L’étude des principes narratifs et idéologiques qui ont déterminé et influencé la composition des récits littéraires historiographiques. Il examinera également comment ces récits littéraires peuvent être utilisés pour obtenir des informations historiques pertinentes. Il existe encore de nombreux points de vue divergents sur les biais d’interprétation affectant l’histoire de Rome, du Latium et de l’Italie préromaine. Le projet encouragera une perspective plus large (y compris une dimension comparative) sur l’utilisation des textes historiographiques et les biais d’interprétation.

2/ L’étude des structures sociales archaïques. La nature même de la société patricio-plébéienne telle que décrite par nos dernières sources a toujours soulevé de nombreuses questions. Plusieurs études récentes ont mis en lumière une réalité sans doute encore plus complexe, attirant de plus en plus l’attention sur sa composante gentiliciale ou clanique. Le projet se concentrera sur un aspect peu étudié : les évolutions dans le temps et les étapes de transition entre les modèles claniques et civiques. Les sources littéraires ont tendance à présenter les structures et institutions sociales, une fois établies pendant la période royale, comme pratiquement inchangées au cours des siècles suivants. Faire des changements, des transitions et des mutations un objet d’étude en soi permettra de déterminer si la première période républicaine n’a pas été une époque de métamorphoses plus importantes qu’on ne le pense généralement, que ce soit à Rome, dans le Latium ou chez les peuples italiques. A terme, le projet évaluera l’impact de ces mutations sur la définition de l’identité (notamment celle des élites). Pour atteindre cet objectif, une approche multidisciplinaire, notamment sociologique et anthropologique, sera encouragée.

3/ L’étude de la formation de l’État et du développement de l’impérialisme romain . Ce troisième axe du projet s’appuiera sur les deux précédents pour évaluer la complexité du phénomène de formation de l’État, en particulier la manière dont les élites et clans traditionnels se sont positionnés face à l’importance croissante prise par la nouvelle composante de l’appartenance citoyenne. soldats et par la nouvelle élite qui en est issue. Il s’agira notamment d’examiner dans quelle mesure les changements institutionnels fréquents décrits dans nos sources pour cette période peuvent refléter – au-delà du tableau dressé par les récits historiographiques – une ville en devenir, ainsi que de profonds changements dans les structures étatiques. Un autre aspect important du projet concerne les processus parallèles de formation de l’État (certains menant à des villes, d’autres à des fédérations). L’objectif sera d’étudier les interactions et les interférences entre ces processus, qui pourraient expliquer la complexité, ainsi que l’équilibre surprenant et l’inclusivité de l’appareil d’État romain qui en résulte. Une approche comparative avec les situations d’autres régions du monde méditerranéen antique (notamment la Grèce) sera encouragée.